Le manque

L'image ou le besoin ou le manque de mon ex s'estompe petit à petit. sans doute est-ce parce que nous ne voyons pas, à ma demande (j'ai exprimé le besoin de prendre des distances pendant un temps, comme un sevrage).

par moments, je ressens encore des crispations de manque, mais c'est à chaque fois lié à des circonstances précises, le plus souvent une activité ou une situation que nous avions l'habitude de vivre ensemble. au quotidien, quand je me lève, que je prends mon café matinal, que j'écoute la radio, que je fais la vaisselle, que je prépare à manger, que je regarde la télé, que je lis, que je fais mon lit, que je trie du linge, que je range, que je nettoie, que je fais mes courses, que je rêvasse, que je grignote, que je conduis, que je m'endors... je ne ressens pas de manque particulier.
par contre, je suis allée chez le brasseur et j'ai été prise d'une crise de larmes dans la voiture. c'est toujours lui qui se chargeait de cette tâche, c'est la première fois que je m'en occupais. ce n'est pas de me rendre chez le brasseur ou de m'occuper des casiers de boissons qui m'a dérangée, j'ai pleuré parce que d'un coup je me suis sentie très seule. et parce que j'ai soudain eu peur de l'avenir, de cette vaste étendue inconnue au sein de laquelle j'ai fait voler en éclats toutes mes certitudes.